Le string dans l’oeil

      Certaines de nos créatrices de points de croix, non content d’être douées dans leur art, ont aussi une jolie plume qu’elles mettent à notre service, et lorsque l’humour est de la partie, c’est encore mieux.
      Je ne résiste pas lecteur, et je te fais profiter in extenso, de ce texte trouvé et lu avec tellement de plaisir sur le site d’une “jardinière” très inspirée après un salon où elle exposa .
Son site :
Les secrets du jardin

le string dans l’oeil

Il y a quelques temps, sur un salon, nous nous trouvâmes face à un stand attribué à une gente dame fort court-vêtue d’une mini jupe blanche et droite

le problème est que le tissu en était léger et qu’on voyait parfaitement un string gris, qui, même non vu en transparence, eût quand même été visible, tant il était serré

donc, nous passâmes notre temps à plaindre bien sincèrement la pauvre femme qui avait sans doute une très mauvaise vue car, outre le fait qu’elle s’était fourvoyé dans les tailles au moment de l’achat de sa lingerie, n’avait sans doute pas remarqué que du gris, ça se voit, surtout porté sous du blanc-transparent

l’autre problème de la jupe droite, est que, quand on s’assoit dessus, on provoque des plis à l’arrière, plis qui remontent considérablement la hauteur de la ligne de flottaison et qui ne laissent que peu de possibilités quant à effectuer des mouvements de penchage vers l’avant, voire d’accroupissage, mais  bon, tant qu’on est à l’abri derrière un stand, bien cachée par les tables de présentation, aucun souci…

or, la pauvre femme ne se rendait absolument pas compte de son handicap … et vas’y que je sors du stand pour expliquer à la cliente, et que je me penche en avant pour attraper le truc, là, au bout de la table

bon, à la base, c’est un salon de brodeuses, donc on s’en fiche un peu de la couleur de la culotte de la dame (quoique nous fûmes fort étonnées quand, le lendemain, il sembla que la couleur fût identique à celle de la veille, la taille aussi …)

mais je ne vous raconte pas les diverses teintes rubicondes par lesquelles est passé le faciès de l’individu* qui se trouvait sur le stand de l’allée d’en face, discrétement installé dans un renfoncement avec bonne vue, faisant semblant de roupiller avec un oeil semi ouvert et dirigé dans la bonne direction, ou bien effectuant fébrilement des réglages fictifs sur son appareil photo équipé pour l’occasion d’un super zoom, et qui essaya de nous faire accroire, pendant tout le salon, que le carmin de son teint était dû uniquement à la chaleur …

alors que sur un autre stand à proximité, dont la vue n’était certes pas aussi directe, du coup le monsieur** présent se contentait d’un regard qui se voulait reprobateur, de temps en temps (mais d’un regard quand même, hypocrite !) …

intriguées par ces comportements, et à pure fin d’une étude sociologique, nous nous mîmes à suivre des yeux les regards des messieurs présents, et bien, même semblant perdus dans leurs pensées (maisqu’estquejefouslàc’est ladernièrefoisquejelasuisdansunsalondegonzesses) on assistait à chaque fois à l’allumage de la petite étincelle au passage devant la jupe blanche …

moralité : un bien fait n’est jamais perdu!

* individu dont je tairai le nom, par discretion et par estime pour sa charmante et patiente dulcinée …

** lui aussi, je ne dirai rien, meme sous la torture ...

      Si tu as bien ri comme moi, n’hésite pas à m’en faire part.

Je ne sais pas si notre futur salon aura la chance d’avoir  une telle participante , pourvue d’une aussi courte jupe ……. (espérez messieurs, espérez  toujours…..)

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