Les collines du Lauragais furent hérissées de nombreux moulins qui connaissaient une activité considérable jusqu’au début du XXe siècle. Le meunier était d’ailleurs un personnage prestigieux de la vie locale. En effet, les moulins jouaient un rôle essentiel dans la vie sociale et économique du Lauragais. Les farines de blé et, dans une moindre mesure, de maïs étaient prépondérantes dans la nourriture quotidienne. Le pain, le millas pour ne citer qu’eux en étaient des éléments centraux.
D’un moulin à l’autre, les meuniers, parfois à l’aide de longues vues, observaient les actions de leurs homologues sur les toiles tendues ou repliées sur les ailes, ce qui constituait de précieuses indications sur l’évolution des vents parfois si capricieux qui, d’alliés et de force motrice, pouvaient devenir ennemis et source de dégradations sur l’outil de travail. La vigilance du meunier était constante, l’inquiétude de tous les instants…
Pexiora a la chance d’avoir encore les traces importantes de ces 3 derniers moulins farinier à vent, dont le dernier fonctionna jusqu’en 1925.
Si tu as pris le temps de te promener dans notre petite commune lecteur, lors de nos manifestations, tu as peut être vu les deux qui sont en bon état, propriété de la commune.
Le troisième est privé, et malheureusement à l’abandon.
La commune a hérité des deux les plus proches, légués par leur dernière propriétaire, fille du dernier meunier, célibataire et sans héritier.
Voici dans quel état ils étaient à ce moment là.
J’ai par chance retrouvé cette vieille photo dans un album de mes parents, et ce doit être un cliché pris par mon papa.
Comme tu peux le voir, le plus ancien dont la date de construction est évaluée fin XVI ème siècle, avait perdu totalement sa toiture, et les ailes du second n’avaient pas belle mine.
Lancée par la mairie, une première restauration en 1984 a “chapeauté” celui dont il ne restait que le fût, et remis en état toiture et machinerie, celui qui est au premier plan dont la construction date de 1869.
Et les travaux s’arrêtèrent là pendant plusieurs année.
En 2016, une association a vu le jour, rassemblant les amoureux du patrimoine de notre village, dans le but de redonner ses ailes au moulin le plus récent qui disposait encore du mécanisme nécessaire à leur implantation.
Toute l’équipe bureau et adhérents, soutenue par les bénévoles s’est mise au travail pour alimenter une fond nécessaire au redémarrage du projet. Des manifestations locales, lotos, repas champêtres, visites guidées ont permis de créer un pécule grossi par les cotisations annuelles et la générosité de quelques donateurs. Cependant la mise de font de base se devait d’être conséquente. Cela a pris du temps pour la rassembler. Mais enfin, avec les aides complémentaires de la Mairie, de la région Occitanie, le budget fut bouclè, l’entreprise retenue et voila que cette semaine, notre beau moulin a reçu sa parure.
Un travail de haute précision pour cette entreprise d’un village voisin, dont c’était la première réalisation de ce type et qui en appellera surement d’autres.
Le voici notre beau moulin paré de ses 4 grandes ailes, avec encore quelques traces d’échafaudages qui ont dû disparaitre depuis la prise de ces photos courant semaine dernière.
Il va ainsi rejoindre la longue liste des moulins locaux restaurés et souvent visitables dans la région. Ils étaient plus d’une trentaine au XVIIIè siècle autour de Castelnaudary a subir les assauts tempétueux de nos vents locaux. Il en reste un peu plus d’une douzaine actuellement qui sont restaurés dont l’un des plus célèbre est le seul conservé à Castelnaudary.
Tu pourras si tu les souhaites, voir lecteur un reportage passé sur TF1 fin 2020, consacré à nos moulins locaux : Les moulins du Lauragais
Cette page te rappellera surement l’histoire de ce brave Maître Cornille, ‘’vivant dans la farine depuis soixante ans et enragé pour son état….. Puis, un matin, Maître Cornille mourut, et les ailes de notre dernier moulin cessèrent de virer, pour toujours cette fois…. Cornille mort, personne ne prit sa suite. Que voulez-vous, monsieur !… tout a une fin en ce monde, et il faut croire que le temps des moulins à vent était passé comme celui des coches sur le Rhône’’ (Lettres de mon moulin, d’Alphonse Daudet).
Gene